Retours sur la SEME de Toulouse: l'avis des étudiants et d'une entreprise

Retours sur la SEME de Toulouse: l'avis des étudiants et d'une entreprise

A la suite de la SEME de Toulouse, AMIES a demandé à des étudiants et à une entreprise comment ils ont vécu ces journées, et l'intérêt qu'ils y ont trouvé.
Les réponses confirment à quel point ces journées sont des instruments précieux pour les différents protagonistes.

Le point de vue d'une entreprise ...

Mediamobile

A l’occasion de cette SEME, Mediamobile a proposé un sujet qui concernait la compréhension et l’apprentissage de modèles physiques du trafic routier. L’enjeu était de comprendre en détail les phénomènes de création et de propagation des congestions pour finalement les reproduire et les prédire. Problématique très innovante, la principale difficulté résidait – malgré le volume considérable de données collectées - dans l’absence d’observation de variables directement impliquées.

Plusieurs pistes de réflexion ont été proposées aux étudiants qui ont choisi la direction qu’ils ont estimé la plus adaptée à la problématique.

Après une semaine de travail (en fait 4 jours ..), les six étudiants qui ont travaillé sur le sujet ont pu nous rendre compte de leurs résultats et les différents échanges ont permis de dégager des points essentiels, tant concernant le sujet que sur notre expertise en traitement de données. Cette expérience a été très moteur et a généré quelques bonnes idées. Nul doute que ces idées pourront servir de point de départ à de nouvelles collaborations fructueuses entre les services d’information trafic  de Mediamobile et des mathématiciens.

En résumé, nous sommes très satisfaits de cette participation et n’hésiterons pas à renouveler cette expérience.

 ... et celui des étudiants


Daria, Dmitriy,  et Simon nous livrent leurs impressions 

Amies

>> Pouvez-vous nous présenter rapidement le sujet sur lequel vous avez travaillé.

Dimitriy

Dimitriy

Ce sujet, proposé par THALES ITSEF,  concernait la vérification d'un circuit intégré. On veut s'assurer que le circuit livré par le fabriquant est bien conforme aux spécifications. Le coût important de la fabrication (successions d'étapes depôts-lithographies-gravures-dopages) des circuits intégrés impose la production par des fonderies spécialisées extérieures au laboratoire de conception. Le fabricant est susceptible de modifier le fichier pour adapter la production à ses outils techniques. On veut  s'assurer que les fonctionnalités du circuit ainsi produit sont exactement celles demandées.
Amies>> Quel est l'enjeu de cette vérification ? Est-ce si difficile de vérifier des spécifications ?

Daria

Daria

Il faut s'assurer que le composant remplira bien son rôle, et surtout qu'aucun cheval de Troie n'a été caché dans le circuit. Il existe des méthodes de vérification matérielle telles que le découpage de la puce test et la prise des images couche par couche, mais elles sont  souvent plus coûteuses que la production.
Les ingénieurs de THALES ITSEF, Sébastien Valette et Jean-Christophe Courrège, nous ont donc demandé de travailler sur le fichier de spécification (au format .CIF) afin de localiser par des méthodes logicielles les endroits du circuits qui sont susceptibles d'être modifiés, et doivent donc faire l'objet d'une plus grande attention. Cette approche permettrait de limiter le coût et la durée de la vérification matérielle.
Amies>> Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

Daria

Daria

Il a d'abord fallu nous familiariser avec le format .CIF du fichier de spécification afin d'en extraire les informations pertinentes. La taille considérable de ce fichier est aussi un obstacle. Heureusement, Sébastien Valette et Jean-Christophe Courrège nous avaient fourni des fichiers .CIF de taille raisonnable pour tester nos méthodes d'exploration.
Amies>> Quelles méthodes mathématiques avez-vous utilisées ?

Simon

Simon

Nous avons cherché à reconstituer la structure logique du circuit à partir du fichier de spécification. Cela nous a conduits à étudier la structure abstraite et spatiale de très grands graphes. Nous ne connaissions pas l'algorithmique des graphes, mais les indications fournies par les mathématiciens présents à Toulouse lors de la SEME nous ont aidés à trouver des algorithmes efficaces.

 

Amies>> Quelles conclusions tirez-vous ?

Simon

Simon

Nous n'avons pas complètement résolu le problème mais il nous semble que nous avons dégagé quelques critères intéressants et proposé quelques méthodes ou pistes algorithmiques utiles. Le code que nous avons écrit confirme cette première impression. Nous sommes en train de mettre la dernière main à notre rapport.
Amies>> Quel aura été pour vous le principal bénéfice de cette semaine ?

Dimitriy

Dimitriy

Avoir découvert des problèmes industriels intéressants, et leurs connexions avec les méthodes mathématiques disponibles. Les échanges avec des ingénieurs ont été très instructifs aussi.
Amies>> Recommanderiez-vous a des collègues thésards de participer à une SEME ?

Daria

Daria

Certainement ! C'est la deuxième fois que je participe à une SEME. Je trouve que c'est une expérience extrêmement enrichissante intellectuellement et humainement. Je ne vois rien de comparable dans mon cursus académique antérieur. J'encourage vivement mes camarades à se lancer et à participer aux prochaines SEME. La nouveauté des sujets ne doit pas être un obstacle, bien au contraire. J'ai été ravie de découvrir de nouvelles méthodes mathématiques à l'occasion d'une SEME.