Le nombre de docteurs en mathématiques a augmenté de façon significative dans les dernières années.
Pour en avoir une bonne approximation, nous pouvons nous baser sur le nombre de qualifiés par le CNU. En effet, car même si certains docteurs d'autres disciplines peuvent être qualifiés en 25/26 (ce qui est de plus en plus rare d'après l’évolution récente des règles du CNU), il y a aussi des docteurs, en mathématiques, qui ne visent pas de postes académiques et ne demandent donc pas la qualification.
Docteurs qualifiés CNU 25 ou 26 ( source Opération Postes ) :
Année | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014 |
Nombre de |
407 | 425 | 440 | 461 | 478 |
Soit une tendance très régulière de hausse d'environ 18 docteurs supplémentaires par an, soit une croissance de 4% par an. Notons que cette tendance est assez générale puisque le nombre de qualifiés est passé, toutes sections CNU confondues (et doublon compris) de 8186 à 9157, sur la même periode , soit une croissance de 12% en 4 ans (source , cf tableaux sur la qualification). La hausse en mathématique est donc légèrement plus élevée que la moyenne autour de 17%. Une partie de cette augmentation s'explique peut-être par un plus grand nombre de docteurs étrangers qualifiés.
Sur la même période, le nombre de postes de maîtres de conférences en section 25 ou 26 mis au concours a baissé de façon très sensible.
Année | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014 |
Nombre de postes de maîtres de conférences section 25/26 | 136 | 142 | 105 | 86 | 70 |
Cette baisse est essentiellement due à la pyramide des âges et avait été prédite depuis longtemps comme par exemple dans l'étude prospective réalisée par l'Opération Postes en 2001, page 5. Sur la base de cette étude, bien qu'ancienne, il semble que le baisse du nombre de postes soit désormais terminée, mais il est difficile de prédire si il y aura une reprise et quand elle aura lieu. Il est toutefois clair que ce faible nombre de postes ne permet de maintenir l'effectif d'enseignants-chercheurs sur le long terme (sur la base d'une carrière de 35 ans en moyenne, un nombre d'entrants de 70 correspond à un effectif total de 2450 enseignants-chercheurs, alors qu'il y en a plus de 3500 actuellement).
La grande majorité des docteurs trouvent du travail à l’issue de leur thèse (voir par exemple l’Etat des lieux de l'emploi scientifique en France 2013 accessible depuis ici, partie II.2), Citons également l'étude réalisée par Adoc TM sur l'emploi 2014 des docteurs d'Ile de France qui montre que 94% des docteurs en mathématiques 2013 ont un emploi en 2014 (cf figure 29 de cette étude).
Nous pouvons donc en déduire que le nombre de docteurs en mathématiques dans les entreprises est en nette augmentation. Cette tendance est naturellement une première approximation car il y a un effet retard avec les post doctorants/ater, les postes d’enseignants dans le secondaire, les chercheurs dans les organismes, les mathématiciens qui partent à l'étranger etc… Cette tendance pourrait aussi être le fruit du travail sur la valorisation du doctorat (Livre blanc de la SMAI pour ne citer qu'un exemple).
Outre les docteurs qui trouvent leur emploi dans une entreprise, il y a également une dynamique autour de la création d’entreprise par les mathématiciens. Cela reste encore assez marginal (2% des docteurs d'après l'étude d'Adoc TM) mais ce phénomène s'amplifie y compris parmi les mathématiciens reconnus. D'après une étude réalisée par le ministère, 30% des étudiants souhaitent créer leur entreprise (source). Cette dynamique, dans le domaine des mathématiques, a été montrée lors du forum Incuballiance (voir les vidéos pour quelques exemples concrets). AMIES réalise une enquête sur ces questions dont les résultats seront publiés prochainement.
Dans ce contexte, le Forum Emploi Math 2014 est le carrefour de référence où docteurs en mathématique et entreprises se rencontrent. Nous espérons vous y retrouver pour plus d'informations, d'échanges et d'opportunités !