Le sujet de l’emploi des jeunes diplômés en mathématiques revient de façon récurrente dans différentes actions qu’a menées récemment AMIES. Stéphane Cordier a été invité à participer à la première Matinale de l’innovation du Medef le 30 janvier, sur les « Mathématiques - Technologie clé », et le titre de son intervention était « Mathématiques et économie : quelles perspectives pour l’emploi ? ».
Le Forum Emploi Maths, dont la 4e édition a eu lieu en décembre, avait été lancé avec la SFdS et la SMAI pour faire savoir aux jeunes et à la communauté que l’insertion des jeunes diplômés après un master professionnel ou une thèse en mathématiques, en particulier en mathématiques appliquées, est très bonne.
Mais les chiffres précis manquent, les études statistiques regroupent souvent les mathématiques avec d’autres sciences, pour avoir des populations plus importantes. C’est le cas de l’étude 2014-57 de l‘emploi cadre APEC* sur le Devenir professionnel des jeunes docteurs. C’est le cas des enquêtes de l’ANRT sur le devenir professionnel des anciens doctorants ayant bénéficié du dispositif CIFRE.
C’est aussi le cas de l’intéressant rapport 2014 sur l'état de l’emploi scientifique en France réalisé par le MESR, qui regroupe « maths, physique, chimie », ou « mathématiques/logiciels/physique ».
C’est pourquoi, AMIES a fait réaliser récemment par le cabinet Adoc Talent Management une étude spécifique sur les docteurs en mathématiques diplômés en 2013 issue d'une enquête Emploi 2014 réalisée en Île de France. Même si l’échantillon est limité, il en ressort quelques informations intéressantes comme le fait que les docteurs en mathématiques en Île de France sont plus satisfaits de leur situation professionnelle (88% contre 80%), moins souvent au chômage (5% contre 16%) et trouvent plus souvent leur emploi avant la soutenance (59% contre 45%). Par ailleurs, même si la grande majorité est plutôt dans le secteur de la R&D publique, ceux qui travaillent dans le privé sont mieux payés (voir ce lien). Cette enquête va être reconduite en 2015 et étendue pour les mathématiques aux diplômés en 2014 de toute la France. Nous sollicitons donc, avec l’appui de l’Insmi, tous les laboratoires de mathématiques pour nous aider à récolter les données et inciter leurs récents diplômés à répondre à l’enquête.
Rappelons le zoom sur "les docteurs en mathématique travaillent de plus en plus en entreprise" publié par AMIES en novembre 2014.
AMIES a également commandité une étude d'impact socio-économique des mathématiques qui est en cours et sera publiée au mois de mai. Elle comportera une analyse du poids des emplois en lien direct ou indirect avec les mathématiques françaises. Nous en reparlerons.
Liée à l’insertion, la formation en mathématiques est un enjeu d’avenir, comme le souligne l’éditorial de février de la CFEM, de Fatiha Alabau, présidente de la SMAI, qui mentionne le programme national de soutien à l'enseignement des mathématiques annoncé par le ministère (le plan Stratégie Mathématiques).
Avec les besoins générés par le traitement des grands volumes de données ("big data"), les diplômés de mathématiques sont de plus en plus recherchés (voir le rapport de l’OCDE de janvier 2015 et tout laisse penser que les perspectives pour le métier de mathématicien, déjà considéré comme le meilleur métier aux USA en 2014 sont excellentes !
Février 2015.